mardi 12 juin 2007

Etude du DEPS : "Tendances de l'emploi dans le spectacle"

Pour notre plus grand plaisir, le Département des études, de la prospective et des statistiques (DEPS) du Ministère de la culture, dématérialise une partie de ses publications et met à la disposition du public les données statistiques issues de ses travaux. Quatre nouvelles collections sont téléchargeables sur le site du DEPS : Culture chiffres, Cultures prospective, Culture études et Culture méthodes. Nous avons décidé aujourd'hui de vous présenter le premier numéro de Culture chiffres, qui offre, sous la direction d'Eric Cléron et de Frédérique Patureau, une synthèse actualisée de travaux menés depuis 2003 par la commission Emploi du Conseil national des professions du spectacle, et qui s'intitule 'Tendances de l'emploi dans le spectacle".

Selon ce document, le nombre de professionnels de l'audiovisuel et du spectacle a augmenté de 56% entre 1995 et 2004 : ils étaient 87 000 en 1995 et 135 000 en 2004. Ces professionnels se distinguent ainsi des autres catégories d'actifs puisque leur nombre a augmenté trois fois plus que celui des professions culturelles et quatre fois plus que l'ensemble des actifs, toutes professions confondues. C'est l'emploi intermittent qui porte cette croissance globale, le nombre d'artistes et de techniciens intermittents ayant été en moyenne multiplié par 3,4 entre 1986 et 2003. Parmi les artistes intermittents, ce sont les musiciens qui ont connu la plus forte progression, leur nombre ayant été multiplié par 4,7 sur la même période (5 300 en 1986, ils étaient 25 300 en 2005).

Mais attention, cette forte croissance ne signifie pas pour autant une croissance corrélative de l'emploi permanent. En effet, l'évolution des effectifs salariés dans la catégorie des professionnels de l'audiovisuel et du spectacle se caractérise par une érosion de la part du CDI par rapport à celle du CDI (59% des salariés étaient en CDI en 1998 contre 48% seulement en 2004). Parallèlement, la différence entre la croissance des actifs et la croissance des offres d'emploi (appelé "effet ciseaux" dans l'étude) sur la même période a eu une conséquence fâcheuse pour les intermittents : en moyenne, diminution du volume annuel moyen de travail de 33% et diminution du volume annuel moyen de rémunération de 26%.

Sur la base de ce constat, l'étude rappelle la mise en place, depuis le 1er janvier 2005, d'un Fonds transitoire financé par l'Etat pour assurer l'indemnisation des intermittents n'ayant pas totalisé 507 heures de travail sur une période de dix mois (et qui ne relèvent donc pas des annexes VIII et X du règlement général de l'Assurance chômage) mais les ayant atteint sur une période de douze mois. Pour rappel, les allocataires des allocations visées aux Annexes VIII (techniciens) et X (artistes) étaient 25 000 en 1991 et environ 100 000 en 2005, avec un déficit annoncé de 800 millions d'euros.

Les nouvelles dispositions concernant les Annexes VIII et X, effectives depuis le 1er avril 2007, mettent en place un système d’indemnisation qui fait appel à une triple solidarité :

- la solidarité interprofessionnelle avec le maintien des Annexes VIII et X de l’Assurance chômage,
- la solidarité nationale avec la mise en place d’un Fonds de professionnalisation et de solidarité financé par l’Etat,
- la solidarité professionnelle dans le cadre des négociations collectives.

Enfin, l'étude rappelle que le nombre d'entreprises du secteur du spectacle a progressé à un rythme soutenu (environ 42% entre 1996 et 2003), particulièrement dans le spectacle vivant (+ 54% sur la même période).


Tendances de l'emploi dans le spectacle" [Pdf - 4 pages]

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