vendredi 15 juin 2007

Politique et image : Internet impossible à contrôler ?

Il a souvent été reproché au nouveau président français, Nicolas Sarkozy, d'avoir un réseau de connaissances tentaculaire dans le milieu des médias, lui permettant d'exercer une certaine influence sur les contenus diffusés, que ce soit en termes d'informations ou de choix des images utilisées pour le présenter. Certains le considèrent même, non sans une pointe d'exagération il est vrai, comme un "Berlusconi à la française". Nous ne reviendrons pas ici sur les évènements intervenus durant la campagne, notamment l'affaire de Paris-Match ou les quelques déclarations menaçantes faites à des journalistes, mais sur une vidéo qui tourne sur Internet depuis une semaine et qui a déjà été vue plus d'un million de fois. Elle représente M. Sarkozy lors d'une conférence de presse au G8, à la sortie de son entrevue avec le président russe, Vladimir Poutine.



Au cours de cette conférence de presse, le président de la République, qui arrive en retard, n'est pas aussi vif qu'à son habitude, il se laisse aller à des sourires inexpliqués, a des mimiques étranges et semble même à un moment parler tout seul...en d'autres termes, il n'a pas tout à fait l'air d'être dans son état normal ! Ces images n'ont quasiment pas été montrées à la télévision française et, lorsque cela a été fait, les commentateurs ne se sont livrés à aucune insinuation quant à l'état du président. Eric Boever, le présentateur de la deuxième chaîne publique belge de la RTBF, a quant à lui introduit cette vidéo dans son JT en annonçant que le président "n'avait apparemment pas bu que de l'eau..." : polémique immédiate et arrivée de ladite vidéo sur Internet, fin annoncée du contrôle des images...

Deux jours plus tard, soit mardi dernier, le présentateur belge se rétracte et contacte l'ambassade de France à Bruxelles afin de présenter ses excuses, demandant expressément à ce que celles-ci soient relayées à qui de droit, "jusqu'à l'Elysée si nécessaire". C'est dire si la télévision, même étrangère, doit observer une certaine réserve lorsqu'elle parle d'un chef d'Etat, pour des raisons politiques évidentes. Mais que se passe-t-il, dans le même temps, sur la Toile ? La vidéo a été postée sur tous les sites de vidéos importants (comme YouTube ou Dailymotion) et a fait le tour du monde en un rien de temps. De plus, elle est souvent accompagnée de commentaires peu flatteurs, comme "Sarkozy ivre" ou encore "Sarkozy bourré au G8"... Les conseillers en communication sont alors dépassés par les évènements et ne peuvent, techniquement, supprimer la vidéo de tous les sites où elle est diffusée. L'entourage du président, interrogé sur ces images, s'est contenté de déclarer : "à l'Elysée, il n'est pas d'usage qu'on commente les plaisanteries de mauvais goût".

Cette mini polémique, si elle fait rire dans un premier temps (en tout cas lorsque l'on visionne la vidéo pour la première fois...), permet de réaliser l'impact d'Internet sur l'image des personnalités publiques qui y sont représentées. Quelle que soit la nature de son réseau de connaissances, personne n'est à l'abri sur la Toile, les sources à même de poster des contenus étant trop nombreuses et partant, incontrôlables. Il est vrai que cela présente un risque, en cas de détournement des images par exemple, d'atteinte à la vie privée ou de diffamation. Mais, en l'espèce, il n'y avait rien de tout cela et la vidéo (hors commentaires du présentateur belge), ne constitue qu'une information brute, dont Internet permet la diffusion massive alors que d'autres médias préfèrent garder le silence. Il semble qu'il faille donc composer avec un nouvel acteur dans la gestion de son image et ne pas s'arrêter aux médias traditionnels. Des riches héritières aux stars de la chanson, en passant par les hommes politiques, la fonction de personnalité publique devient décidemment de plus en plus difficile à gérer !

2 commentaires:

Emmanuel a dit…

Bonjour.

Je me demande surtout en quoi ceci est une information ? Ca intéresse qui ?

A suivre sur ElleEstOulInfo.Com

Anonyme a dit…

Plein de monde, mon bonhomme. En particulier la presse étrangère qui elle n'a pas peur de s'attaquer à ses élus et ceux des autres.