vendredi 27 avril 2007

Internet au secours de la police ?

Internet serait-il devenu un nouveau moyen pour les officiers de police judiciaire de récolter des preuves en cas d'infraction, de délit, voire même de meurtre ? Cette idée semble saugrenue au premier abord mais deux récentes affaires montrent l'efficacité potentielle de la Toile dans la lutte contre la criminalité.

Le 18 avril 2004, Melanie McGuire, infirmière dans le New Jersey, avait passé plusieurs heures sur les moteurs de recherche Google et MSN Search afin d'y trouver un moyen, à la fois efficace et discret, de tuer son mari. Elle avait cherché plusieurs choses, et notamment "comment tuer quelqu'un", "poison immédiat", ou encore "poison indétectable", ainsi que des renseignements sur la législation concernant les armes à feu dans les Etats du New Jersey et de la Pennsylvanie.

Dix jours plus tard, son mari était assassiné avec un revolver acheté en Pennsylvanie, après avoir été préalablement drogué. Comme si cela n'était pas suffisant, le pauvre homme avait ensuite été découpé en morceaux et rangé dans trois valises ! Le jour même, son épouse diabolique avait cherché sur Google les adresses des pharmacies de sa ville et s'était rendue dans l'une d'elles afin d'acheter les produits dont elle allait se servir quelques heures plus tard pour accomplir sa mission macabre. Elle avait acheté le chloral-hydrate sous pseudonyme, mais grâce à une ordonnance délivrée par un certain docteur Miller, à l'époque l'amant de Mélanie McGuire, comme l'ont attesté plusieurs emails retrouvés dans l'ordinateur de cette dernière. A notre connaissance, le jugement n'a pas encore été rendu. Cependant, il est intéressant de remarquer que les preuves récoltées par les enquêteurs grâce à Internet constituent les principaux éléments du dossier.

Autre affaire, plus récente et moins glauque, celle de la vidéo postée il y a quelques jours sur Youtube par un internaute français, le montrant en train de rouler à 225 km/h sur une route limitée à 110 km/h. Cette vidéo, intitulée "Loïc et sa trotinette", qui révélait le modèle et la marque du véhicule, permettait même d'appercevoir un éclat sur le pare-brise. Un policier curieux, qui était tombé par hasard sur la vidéo, se décida à lancer des recherches.

Premier point négatif pour notre Fangio en herbe, les fichiers de la police n'ont livré qu'un seul propriétaire prénommé Loïc en Meurthe-et-Moselle pour le modèle de voiture recherché. Ensuite, le petit éclat sur le pare-brise a permis aux policiers d'identifier de manière claire le véhicule lorsqu'ils se sont rendus chez le conducteur. L'auteur présumé du délit, qui habite Lunéville, avait déjà perdu des points pour un excès de vitesse en ville. Il a été placé en garde à vue, mis en examen pour "mise en danger d'autrui", et sera jugé le 21 juin par le tribunal correctionnel de Nancy. Après le développement massif des radars automatiques et l'amélioration des performances des radars mobiles, Internet est devenu un nouveau moyen de sanctionner les chauffards, preuves à l'appui. Il est vraiment temps de lever le pied...

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