mercredi 25 avril 2007

Suite et fin de l'affaire Napster pour le groupe Bertelsmann ?

Helmut Schmidt, ancien chancelier fédéral allemand devenu journaliste et écrivain, déclarait il y a quelques années que "les investissements d'aujourd'hui sont les profits de demain et les emplois d'après-demain". Cette belle maxime, qui a certainement vocation à s'appliquer à des situations multiples, ne reflète en rien les conséquences fâcheuses des investissements réalisés par le groupe de médias allemand Bertelsmann dans le capital de Napster, que l'on pourrait aisément qualifier de "problèmes de demain et dettes d'après-demain"... !

On connaît tous l'histoire de Napster, souvent considéré comme le premier réseau P2P. Son architecture était centralisée : les éléments du réseau annoncaient les fichiers dont ils disposaient à un serveur central, qu'ils contactaient pour obtenir les coordonnées (adresse IP et n° de port) d'un élément possédant les fichiers recherchés. A l'époque, une telle possibilité de téléchargement était révolutionnaire et certains, à l'instar de Bertelsmann, ont pensé que ce nouveau mode de consommation "gratuit" des oeuvres allait s'imposer.

Malheureusement pour eux, le site est fermé en 2002, après 2 ans de procédure judiciaire aux États-Unis pour infraction à la législation sur le droit d’auteur. Et c'est là que les problèmes commencent pour le groupe Bertelsmann, contre qui les majors vont se retourner afin de le voir condamner pour avoir tiré profit des activités illégales de Napster. Malgré son refus constant de reconnaître une quelconque responsabilité dans ces activités, le groupe Bertelsmann a déjà versé 60 millions de dollars à Universal, est parvenu à un compromis avec EMI dont les conditions financières n'ont jamais été communiquées, et vient de verser 110 millions de dollars à Warner Music pour qu'ils retirent leur plainte à son encontre. L'addition est salée...

Depuis, Napster est devenu un site de téléchargement légal de musique, en accord avec les différents copyright sur les morceaux de musique. Vous pouvez ainsi piocher dans un catalogue de plus de 2 000 000 chansons, pour en écouter une gratuitement 5 fois. Il est ensuite possible d'acheter le morceau, ou de devenir un membre de la communauté Napster, ce qui autorise moyennant un abonnement mensuel de pouvoir télécharger autant de fichiers que l'on souhaite. Un bel exemple de conversion vers le modèle légal, mais qui ne saurait effacer les erreurs du passé, le groupe Bertelsmann en sait quelque chose...

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