mercredi 7 mars 2007

Microsoft s'en prend à Google

Thomas Rubin, le principal conseiller juridique de Microsoft, a ouvertement attaqué Google mardi 6 mars à New York, devant le congrès annuel de l'Association des éditeurs américains (AAP), accusant la société californienne de violer constamment les droits d'auteur, musicaux, audiovisuels et écrits. Sa déclaration fait suite à la tribune comprenant de larges extraits de son discours, publiée la veille dans le Financial Times.

Cette attaque publique, qui vient s'ajouter aux nombreux démêlés judiciaires de Google (Youtube, Google News, Google Books...), intervient au moment où les éditeurs de sites passent des accords avec auteurs et éditeurs afin de diffuser leurs contenus en toute légalité. Il est donc clair que Microsoft veut se donner l'image d'une compagnie qui ne réfléchit pas uniquement en termes de profit mais qui se sent concernée par le sort des titulaires de droits...

Cependant, même s'il semble que s'en prendre à Google soit très à la mode ces derniers mois, son hégémonie croissante lui attirant les foudres de ses concurrents et des fournisseurs de contenus, certains sont mieux placés que d'autres pour émettre des critiques...et ce n'est certainement pas le cas de Microsoft. Il est en effet évident que Bill Gates, le patron de Microsoft, a construit son empire en s'inspirant fortement de ses concurrents, voire en reprenant directement leurs idées et en verouillant ensuite les marchés, étouffant ainsi la concurrence. Par ailleurs, Mircrosoft vient d'être condamné le 23 février par un tribunal fédéral américain à verser 1,5 milliards de dollars au groupe Alcatel-Lucent pour avoir violé deux brevets détenus par l'équipementier en matière de technologie mp3 !

Dans de telles conditions, le discours moralisateur de Thomas Rubin sur le respect nécessaire des droits de propriété intellectuelle ne peut que faire sourire...Ses propos s'inscrivent dans une logique purement commerciale et concurrentielle, démontrant au passage que les méthodes de Microsoft pour se débarasser de ses concurrents ne changent guère...Carton rouge !

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